jeux de loterie

[m.witkamp]

JEUX ET DEPENDANCE
LE FIGARO annonce que « Bercy interdit les jeux de loterie aux mineurs » afin de lutter contre la dépendance aux jeux, avec « en ligne de mire le Rapido, le Loto sportif et les jeux en ligne ». Assurant que Bercy prévoit de brider l’activité de la Française des Jeux cette année et table sur un chiffre d’affaire stable, le journal parle de « jamais vu ! » pour préciser que convaincu qu’il faut « protéger les publics les plus fragiles » et pressé par la commission européenne (...) le ministère du budget a donc décidé de suivre les avis rendus par le comité consultatif pour l’encadrement des jeux (Cojer) créé (...) pour ausculter le programme commercial de la FDJ sous l’angle de l’addiction ». Le quotidien relève que les décisions concernent d’abord le Rapido qui selon un document consacré au « jeu responsable », présente « un risque d’addiction plus élevé que les autres jeux » en raison de ses plus de 200 tirages par jour et d’un moniteur vidéo qui renforce « le suspense du tirage » mais aussi de la simplicité du jeu et d’une « bonne fréquence de gains » qui donne envie de tenter sa chance plusieurs fois. D’après le Figaro, Bercy, en attente des résultats d’une étude, a donc décidé de geler le nombre de points de vente et de ramener le plafond de mise de 1000 à 500 euros et le nombre de tirage avec une même combinaison de 50 à 20. Notant qu’outre le loto sportif, interdit désormais aux moins de 18 ans, « Bercy va mettre le hola sur les jeux en ligne », le quotidien observe que le ministère a demandé de ne pas mettre sur Internet de nouveaux jeux de grattage et de « surseoir » au lancement de jeux spécifiques.

A noter une interview de Jean-François Copé, ministre délégué au budget, qui souhaite « protéger les publics les plus fragiles ». Il dit avoir, mis en avant dès son arrivée à Bercy « la thématique du jeu responsable » et précise qu’aujourd’hui il a décidé d’interdire les jeux de loterie et de pronostics sportifs de la FDJ aux moins de 18 ans. Indiquant que le Rapido est reconnu « comme un jeu potentiellement porteur de risques », le ministre dit avoir demandé à la FDJ de lancer une étude pour en mesurer les effets et avoir pris des mesures en attendant ses résultats avec une multiplication des mises en garde dans les points de vente. Il souligne toutefois qu’il n’est pas question de « « rentrer dans une logique de prohibition » car « on verrait se développer des jeux clandestins ». Interrogé sur la perte de recettes pour l’Etat, Jean-François Copé explique « si j’avais une approche strictement budgétaire et financière du jeu, j’aurais autorisé les machines à sous dans les bars -tabac ! Or ma conviction est que le jeu doit rester un loisir. A défaut il peut devenir un fléau social. C’est donc au ministre du budget de prendre les devants et de suivre les recommandations de la Cojer ».

http://www.drogues.gouv.fr