Dépendance aux jeux vidéo

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Dépendance aux jeux vidéo

Messagede vallauri le 06 Déc 2007, 19:46

Dépendance aux jeux vidéo

Revue de presse de la MILDT
6 décembre 2007

« Ils se droguent aux jeux vidéo » titre LE PARISIEN à la Une.
D’après le journal, sur les milliers de jeunes Français qui s’adonnent à ces jeux, certains risquent de basculer dans l’addiction, comme le jeune Jordan qui s’est suicidé au mois de mars, mais des consultations s’ouvrent pour soigner cette dépendance. Affirmant qu’en France le nombre de personnes en danger est évalué à 10 000, le quotidien se demande si pour autant il faut diaboliser ces jeux. Sa réponse est « non », car les spécialistes s’accordent à dire qu’au départ il y a toujours « un terrain un peu fragile de légère dépression », sachant que certains jeux dits « d’univers persistants » comme World of Warcraft peuvent fortement aggraver cet état. Le journal qui indique que les plus touchés sont les jeunes adultes de 18 à 30 ans, s’interroge sur le seuil de pratique sans danger. Réponse d’un médecin « on peut jouer plusieurs heures d’affilée si on veut. Le problème c’est quand on a plus envie de faire autre chose ». Et le Parisien de rassurer les parents qui achètent des jeux sur console à leurs enfants pour Noël en leur précisant que selon les spécialistes, ils sont moins dangereux que les jeux d’univers persistants en ligne, car « plus cadrés », avec des « avertissements clairs » mis en place à la demande des pouvoirs publics. D’après le journal, le Forum des droits sur Internet demande toutefois des « garde fous » plus puissants. (Marc Payet et Aymeric Renou)

Une interview de Jean-Claude Matysiak, addictologue à l’hôpital de Villeneuve Saint Georges (Val de Marne) .
Selon lui, 2% des joueurs « rencontrent des problèmes très sérieux » avec les jeux sur Internet, qui sont utilisés en France par 500 000 personnes, d’où le chiffre de 10 000 joueurs concernés par la dépendance. Il précise que toutefois « ce chiffre est en hausse car le nombre de joueurs augmente ». D’après le médecin, le public concerné est composé de jeunes de 18 à 30 ans « qui jouent des dizaines d’heures d’affilée sur des jeux dit « d’univers persistants » très addictogènes » où le joueur entre « en compétition avec des joueurs inconnus dans le monde entier » ; et comme « il n’y a ni début ni fin » cela « incite à rester connecté des dizaines d’heures d’affilée pour marquer le plus de points ». Indiquant que sur « un terrain fragile de légère dépression » ce comportement « aggrave les choses », l’addictologue souligne qu’à la fin, le joueur « ne mange plus, ne dort plus voire ne se lave plus, pour s’enfermer dans son monde ». Interrogé sur la possibilité de suicide, il répond « Oui, mais c’est assez rare », sachant « qu’un état dépressif sévère peut entraîner un passage à l’acte » et que « cette dépression peut être amplifiée par l’isolement dans le jeu ». Il souligne qu’avec les consoles de jeux « le risque est nettement mois dangereux » car « il y a un début et une fin » de jeu. Son conseil : compenser ce centre d’intérêt par d’autres comme le sport ou la lecture car « le danger c’est quand on ne sait plus faire que ça ». (propos recueillis par Marc Payet)

Question posée à 5 lecteurs « Etes vous attentifs au temps consacré par vos enfants aux jeux vidéo ? ».
Un photographe de 45 ans répond « oui » : « le maître mot à la maison c’est la modération ». Une clerc de notaire de 44 ans répond « Pas tout le temps (..) je surveille comme je peux (...) mon fils de 17 ans (..) est un inconditionnel de World of Warcraft » mais « il freine un peu. Il préfère voir ses copains ». Une assistante de 47 ans dit « non » » « mon fils de 21 ans (...) assure qu’il n’y joue pas souvent » mais « le week-end dernier (...) il m’a dit qu’il avait du boulot pour la fac et je l’ai surpris en pleine partie ». Une autre assistante de 44 ans qui répond « pas spécialement », reconnaît que son fils de 13 ans « joue en réseau » et que « c’est sa drogue ». Un expert comptable de 59 ans dit « non » « mon fils de 20 ans est informaticien et je pense que c’est un peu à cause des jeux vidéo ». (propos recueillis par Stéphane Forestier)
Un entretien avec Arielle Poncin, mère de Jordan, 24 ans, « accro aux jeux vidéo » qui s’est suicidé en se jetant du 6ème étage de son immeuble. Elle dit « il passait son temps à jouer dans sa chambre. Dans ces jeux il était le roi, le maître, le chef du clan. Il était arrivé à un très haut niveau et les autres jeunes avec lesquels il jouait le respectaient. Là il se sentait reconnu. Il s’était déconnecté de la réalité de la vie (...) Il jouait (...) jusqu’à 19 heures d’affilée le week-end. Il ne mangeait plus, buvait des litres de café, fumait des tonnes de cigarettes et ne voyait personne (...) Il dépérissait, ses muscles fondaient, il avait le teint blanc, il ne sortait plus. Rien d’autre ne l’intéressait ». Arielle Poncin ajoute « je veux alerter les parents, leur dire que quand ils voient leurs enfants jouer de plus en plus longtemps (...) cela peut être dangereux ». Selon elle « il faut une prise de conscience générale, former des personnes qui puissent soigner cette dépendance comme on soigne les toxicomanes, les alcooliques ». Elle dit ausssi militer « pour un contrôle des jeux, peut-être à travers une commission ». (propos recueillis part Serge Pueyo)
Un point sur les avertissements que doivent apposer les éditeurs sur leurs jeux ; certains logos indiquant la tranche d’âge adaptée au jeu et d’autres prévenant de scènes de violence, de scènes sexuelles ou de la consommation de drogues. Le journal qui observe que rien n’est en revanche prévu pour les joueurs adultes, souligne que le Forum des droits sur Internet préconise l’instauration d’un contrôle du temps de jeu, avec un horloge décomptant ce temps, visible en permanence dans l’interface de jeu. D’après le quotidien, le forum propose également des messages incitant les joueurs à faire une pause, et pour les jeux dits « « massivement multijoueurs » l’intégration de la notion de fatigabilité chez les personnages virtuels, qui au bout d’un moment réclameraient un temps de repos. Le Parisien signale que pour l’instant, cette proposition n’a pas suscité d’intérêt chez les éditeurs. (Aymeric Renou)

En encadré le journal fait état de quelques « rares services spéinterdités » en France pour la prise en charge de ces joueurs dépendants, notamment l’hôpital Marmottan avec le service du Dr Marc Valleur, lequel indique que « le ministère de la santé a demandé une « expertise collective » à l’Inserm » afin de décider s’il faut ou non ouvrir de nouvelles consultations spéinterditées (conclusions début 2008.). D’après le quotidien, aux Pays Bas « la première clinique européenne de désintoxication » pour les 13-30 ans a été ouverte en juillet à Amsterdam sur des modules de 4 à 8 semaines de soins, alors qu’en Chine ce sont des unités de l’armée qui « rééduquent » les ados dépendants. (Aymeric Renou)

Source : http://www.drogues.gouv.fr/article5560. ... _article=0
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