cyberdépendance

Les ressources documentaires sont en lecture seule.

cyberdépendance

Messagede m.witkamp le 06 Avr 2008, 13:15

La cyberdépendance ou cyberaddiction


Présentation :
Internet offre de multiples possibilités dans tous les domaines (travail, éducation, communication, …) ; pourtant, il y a des personnes qui dépassent les limites d'une connexion "normale" et qui vont dans le sens d'une conduite addictive, perdant tout contact avec le vie réelle.
Les jeux vidéo, sur console ou sur ordinateur, chez soi ou en salle, seul, avec des amis, ou en réseau on-line, les chats, l'utilisation des portables avec l'envoi de sms ou de mms, peuvent provoquer une réelle dépendance chez certaines personnes.
Au même titre que les drogues, on peut parler de réelle addiction et on retrouve des troubles psychiques similaires avec perte d'intérêt et appauvrissement de la vie affective, relationnelle et intellectuelle. On peut même voir apparaître des troubles physiques comme un amaigrissement important puisque les "accrocs" passent leur temps devant leur écran, oubliant même de manger.
On parle d'addiction quand le jeu vidéo ou l'utilisation d'Internet devient le principal centre d'intérêt, voir l'unique, au détriment des autres activités (relationnelle, professionnelle, scolaire, loisir, sport, affective, …). La notion de repli sur soi d'ailleurs quasiment toujours retrouvée. Cette addiction est particulièrement préoccupante lors de l'adolescence, période importante ou jeux à outrance ne font pas bon ménage.
Les jeux vidéo les plus à même d'entraîner une telle dépendance sont les jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs ou le joueur évolue dans un univers persistant. Ils ont comme particularité qu'on y joue en réseau – donc avec d'autres joueurs également "accrocs", que l'univers continue à évoluer même lorsqu'on ne joue pas – ce qui incite à jouer beaucoup, souvent, et surtout, ils sont sans fin – le but étant simplement de faire progresser et évoluer son personnage dans ces univers virtuels.

Qu'entend-on par consommation occasionnelle ?
La consommation est occasionnelle, irrégulière, il n'y a pas d'abus, pas de dépendance. C'est une consommation dite "normale". Le joueur fait quelques parties de temps en temps, pas forcément tous les jours et avec des durées différentes. Il s'amuse en jouant ou en étant sur Internet mais il peut s'arrêter facilement. Il joue les plus souvent avec des amis, plus rarement seul. Les jeux vidéo ou les connexions sur le net ne sont pas son loisir principal ou préféré. Ce sont des jeux ou des communications virtuelles qui ne durent pas trop longtemps et que l'on peut arrêter à chaque instant. Ce ne sont pas des jeux simulant un monde virtuel.

Qu'en est-il d'une consommation régulière ?
Ici, le joueur joue de façon régulière, parfois quotidiennement, parfois même plusieurs heures par jours. Mais sans conduite addictive. Il aime jouer et les jeux vidéo, ou la communication virtuelle, sont un de ces passe-temps favoris, comme pourraient l'être la télévision, le sport ou la lecture. Il garde cependant totalement le contrôle sur cette activité, est capable de s'arrêter rapidement et peut ne pas jouer plusieurs jours d'affilé. Même si la consommation est importante quantitativement, elle n'a rien d'anormal ou d'inquiétant, et ne menace pas le fonctionnement psycho-social-affectif de l'individu.

La conduite addictive ?
Elle se caractérise par l'impossibilité de contrôler un comportement de consommation. Après un usage répété, une habitude se crée et peut conduire à un asservissement du sujet à une substance ou à une activité?
Si on explique l'addiction aux drogues par leur propriété entraînant une pharmacodépendance, l'addiction à une activité peut également être expliquée au niveau physiologique par une libération d'endorphines dans le sang, en rapport avec le plaisir apporté par cette activité.
Il en résulte une surconsommation - un abus, qui peut conduire à une véritable dépendance psychique ou physique.

La consommation abusive ou excessive ?
Elle se caractérise par un excès de consommation, une surconsommation avec toutes les conséquences négatives que cela entraîne – psychique, psychologique, relationnelle, sociale et même physique – mais sans dépendance effective.
Qu'en est-il de l'excès ? De la surconsommation ? A partir de quand suis-je dans l'excès, par rapport à quels critères ? Chacun de nous avons une image différente de l'excès, de l'abus, car nos représentations, nos critères d'analyse sont différents, personnels. A partir de combien d'heure par jour ou par semaine peut-on parler d'abus et consommation excessive ? On ne peut pas répondre en terme quantitatif à cette question. Il n'y a pas de limite nette entre la normalité et l'excès. Tout le monde a droit à des excès, surtout les adolescents et les jeunes adultes qui sont les premiers concernés par les jeux vidéo, la communication virtuelle ou l'utilisation exagérée des portables. Passer régulièrement plusieurs heures par jour à jouer ou à être connecté à Internet, surtout si on le fait seul, est bien inquiétant mais peut-être pas forcément excessif c'est quand il n'y a plus d'échange avec les autres, que le repli sur soi est important, qu'il faut commencer à se poser des questions.

La dépendance ?
Elle correspond au stade ultime de la consommation pathologique. On y retrouve une perturbation du fonctionnement social, intellectuel, professionnel, scolaire et affectif des sujets qui s'organise autour du jeu.
La dépendance se présente sous deux formes :
- la dépendance psychique : désir insistant et persistant de jouer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques. Etat mental caractérisé par un sentiment de satisfaction et une impulsion psychique à s'adonner au jeu vidéo, ou aux autres modes de communications, afin d'obtenir un plaisir ou afin d'éliminer une tension ou un malaise.
- la dépendance physique : état d'adaptation d'un organisme se manifestant par d'importants troubles physiques lorsqu'on suspend ou que l'on empêche l'activité. Il n'y a pas de dépendance physique aux jeux vidéo ou à Internet, contrairement à des drogues comme l'héroïne, la nicotine ou l'alcool. En effet, à l'arrêt de l'activité, il n'y a pas de syndrome de sevrage. Mais, il ne faut pas confondre la dépendance physique et les troubles physiques comme l'amaigrissement qu'on peut retrouver chez un joueur qui joue tellement qu'il en oublie de s'alimenter. D'autres troubles physiques peuvent apparaître comme un syndrome du canal carpien (compression du nerf médian au niveau du poignet), des yeux secs, des migraines, des douleurs dorsales et cervicales, des troubles du sommeil avec des changements de cycle de sommeil, …

Combien sont-ils ?
Aux Etats-Unis, on estime que 6% des usagers d'Internet souffrent d'une façon ou d'une autre de dépendance. Des mariages sont brisés, des adolescents sont confrontés à des échecs scolaires à répétition, des gestes illégaux sont commis (cybercrimes). En France, selon la Brigade centrale de la criminalité informatique, le nombre d'affaires criminelles liées aux technologies de l'information a connu une augmentation de 33,49% entre 1997 et 1998, passant de 424 à 566. Au niveau mondial, le manque à gagner pour les industries suite aux atteintes à la propriété intellectuelle et à la contrefaçon est estimé à 250 milliards de dollars par an.
Ils seraient environ 200 millions dans le monde à se connecter sur le web, dont environ 12 millions d'accrocs. En 2004, 3,5 millions de Français (entre 13 et25 ans) ont passé plusieurs heures par jour devant leur ordinateur ou en jouant sur des consoles, qui sont devenus le centre de leur univers, jusqu'au jour où ils se sont rendus compte qu'ils étaient incapables de décrocher sans une aide extérieure. Exactement comme s'ils étaient dépendants de l'alcool, du tabac ou de la drogue.
Un diagnostic de cyberaddiction doit être posé six mois après l'achat d'un ordinateur, car l'excitation de la découverte et de la nouveauté en fausserait les données. Mais, dès que le cyberaddict veut arrêter et qu'il n'y arrive pas, qu'apparaissent des signes de désocialisation, de déscolarisation ou de conflits familiaux liés à cette pratique, la perte d'activités ludiques ou personnelles, nous avons pratiquement les trois-quarts des critères d'une addiction.

Quels sont les critères d'addiction ?
Le diagnostic de la dépendance au jeu vidéo ou à Internet se fait lors d'un interrogatoire. Il n'y a pas de consensus concernant cette pathologie. Ces critères sont nombreux et selon le modèle d'Aviel Goodman, psychiatre américain, on décrit :
• Impossibilité de résister à l'impulsion de passage à l'acte.
• Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.
• Soulagement ou plaisir durant la période.
• Perte de contrôle dès le début de la crise.
• Présence d'au moins cinq des neuf critères suivants :
- Monopolisation de la pensée par le projet de comportement addictif.
- Intensité et durée des épisodes plus importants que souhaités à l'origine.
- Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
- Temps important à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s'en remettre.
- L'engagement dans le comportement est tel que la personne ne peut plus accomplir des gestes élémentaires (se laver, se nourrir) et le conduit à un désinvestissement social, professionnel et familial.
- Poursuite du comportement malgré l'aggravation des problèmes sociaux en dépit de la connaissance des conséquences négatives.
- Tolérance marquée, c'est-à-dire besoin d'augmenter l'intensité ou la fréquence pour obtenir l'effet désiré, ou diminution de l'effet procuré par un comportement de même intensité.
- Agitation, irritabilité et surtout angoisse si l'acte addictif est différé, empêché

Quels sont les principaux symptômes de l'addiction ?
Les symptômes de l'addiction à l'ordinateur ou au jeu vidéo sont assez spécifiques :
• Les symptômes psychologiques :
- Sensation de bien-être voir d'euphorie devant l'ordinateur,
- Incapacité à stopper l'activité,
- Passer de plus en plus de temps devant l'ordinateur,
- Négliger sa famille ou ses amis,
- Se sentir vide, déprimé, irritable quand l'ordinateur est absent,
- Mentir à son travail, à ses amis, à sa famille sur ses activités,
- Problèmes à l'école ou au travail.
• Les symptômes physiques :
- Syndrome du canal carpien,
- Yeux secs,
- Migraine,
- Douleur dorsale et cervicale,
- Alimentation irrégulière, repas sautés,
- Difficulté à assurer une hygiène correcte,
- Troubles du sommeil, changement de cycle de sommeil.
Au-delà de ces signes, la cyberdépendance comporte les mêmes symptômes que n'importe quelle addiction. La perte de contrôle, la tolérance, c'est-à-dire le besoin de passer de plus en plus de temps devant l'ordinateur ou les jeux vidéo pour obtenir une satisfaction. En cas de sevrage, une agitation psychomotrice, une anxiété, une irritabilité et enfin une pensée obsédante ou des rêves à propos d'Internet risquent de se manifester.

Comment savoir si mon enfant est addict à Internet ou au jeu vidéo ?
Le test du Dr Marc Griffiths permet de reconnaître rapidement si un enfant à une conduite addictive aux jeux vidéos ou à Internet :
• Il joue presque tous les jours,
• Il joue souvent pendant de longues périodes : 3-4 heures,
• Il joue pour l'excitation qu'il en retire,
• Il est de mauvaise humeur quand il ne peut pas jouer,
• Il délaisse les activités scolaires, sportives, sociales et familiales,
• Il joue au lieu de faire ses devoirs,
• Les tentatives de diminuer son temps de jeu sont des échecs.
Si on répond "oui" à plus de quatre de ces questions, alors l'enfant joue probablement trop et il existe peut-être un problème de dépendance. Il serait peut-être utile de discuter avec un professionnel pour établir un diagnostic et envisager une prise en charge.

Existe-t-il un traitement ?
Comment traiter un cyberdépendant ? Dans un premier temps, il faut établir un diagnostic de dépendance avec tous les critères correspondant à une addiction classique. L'expérience montre que l'étape la plus importante dans le déclenchement d'une prise en charge, et qui aura les meilleures chances d'aboutissement, passe d'abord par la reconnaissance de sa dépendance. Il et en est de même d'ailleurs pour les autres dépendances utilisant un ou plusieurs produits psychoactifs.
Il existe plusieurs techniques de prises en charge :
• Des thérapies comportementales peuvent se révéler utiles.
• Des thérapies de groupe peuvent être proposées ; elles permettent une resocialisation des sujets grâce à des groupes de paroles directes, en face à face, associant des ex-internautes ou ex-joueurs dépendants.
• Sur le modèle des Alcooliques Anonymes il existe des groupes d'"Interneters Anonymous" regroupant des hommes et des femmes qui partagent leurs expériences, afin de renforcer la motivation de ceux qui ont envie de retrouver une vie "normale" après des comportements cyberaddictifs. Leur programme est calqué sur le modèle utilisé par les Alcooliques Anonymes, avec les douze étapes de reconnaissance de l'impuissance devant l'objet ou le sujet de l'addiction : Internet.
• Des thérapies individuelles au long cours, analytiques peuvent être proposées.
• Une approche psychothérapeutique familiale peut venir soutenir les proches.
Il est possible de rencontrer une polyaddiction des personnes, rendant la prise en charge encore plus difficile. Il existe souvent une association entre la cyberaddiction, le jeu pathologique, la sexualité assistée par ordinateur, des troubles du comportement alimentaires, etc.

Etes-vous accroc ?
Pour découvrir votre niveau de dépendance, répondez aux questions suivantes en utilisant cette échelle :
0 = aucun rapport
1 = pas applicable ou rarement
2 = occasionnellement
3 = fréquemment
4 = souvent
5 = toujours
• Combien de fois avez-vous réalisé que vous êtes resté sur le net plus longtemps que vous l'aviez prévu ?
• Négligez-vous souvent vos devoirs scolaires, professionnels, ou ménagers pour passer plus de temps sur Internet ?
• Combien de fois préférez-vous l'excitation du net à l'intimité avec votre partenaire ?
• Combien de fois créez-vous de nouvelles amitiés avec d'autres personnes qui sont sur le net?
• Combien de fois les gens faisant partie de votre vie se plaignent du temps que vous passer sur Internet ?
• Combien de fois votre niveau ou votre travail à l'école est affecté à cause du nombre d'heures que vous passez sur le net ?
• Combien de fois vérifiez-vous votre e-mail avant de commencer quelques choses d'autres que vous devez faire ?
• Combien de fois vos expériences ou votre productivité ont diminuées à cause d'Internet ?
• Combien de fois êtes-vous sur la défensive ou secrète quand quelqu'un vous demande ce que vous faîtes sur le net ?
• Combien de fois stoppez-vous des pensées dérangeantes sur votre vie en les remplaçant par des pensées plaisantes relatives à Internet ?
• Combien de fois vous vos trouvez en train d'anticiper votre retour sur le net ?
• Combien de fois pensez-vous que la vie sans Internet deviendrait ennuyeuse, vide et sans joie ?
• Combien de fois rouspétez-vous ou agissez-vous de manière ennuyée si quelqu'un vient vous déranger lorsque vous êtes sur le net ?
• Combien de fois avez-vous perdu des heures de sommeil à cause du fait que vous étiez sur Internet tard dans la nuit ?
• Combien de fois vous sentez-vous préoccupé lorsque vous n'êtes pas connecté ou combien de fois fantasmez-vous sur le fait d'être sur Internet ?
• Combien de fois vous trouvez-vous en train de vous dire à vous-même "juste quelques minutes de plus" quand vous êtes sur Internet ?
• Combien de fois essayez-vous de réduire le temps que vous passez et que vous échouez ?
• Combien de fois essayez-vous de cacher combien de temps vous avez passé sur le net ?
• Combien de fois choisissez-vous de dépenser plus de temps sur le net au lieu de sortir avec vos amis ?
• Combien de fois vous vous sentez déprimé, de mauvaise humeur ou encore nerveux si vous n'êtes pas sur Internet et que soudainement si vous vous connecté, vous vous sentez tout de suite mieux ?

Votre score.
Résultats :
Après avoir répondu à chaque question, additionnez le numéro que vous avez sélectionné afin d’obtenir le score final. Plus votre score est élevé, plus votre niveau de dépendance est élevé.
• 20 - 49 points : Vous êtes un utilisateur moyen d’Internet. Vous surfez probablement certaines fois trop longtemps sue le web, mais vous en détenez toujours le contrôle.
• 50 - 79 points : Vous avez fait l’expérience occasionnellement ou fréquemment de problèmes liés à votre utilisation d’Internet. Vous devriez considérer l’impact de cet outil sur votre vie.
• 80 - 100 points : Votre utilisation d’Internet vous cause de sérieux problèmes. Vous devriez considérer l’impact d’Internet sur votre vie et essayez de résoudre votre problème en vous orientant vers une prise en charge.

extrait du Cap
m.witkamp
 
Messages: 65
Inscription: 06 Oct 2006, 16:15

Retourner vers Ressources documentaires

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 3 invités

cron